Désolante image que celle que nous offrent nos marchés de proximité : des amas d’ordures, eaux stagnantes, odeurs infectes… Outre le mal-être que procure cette situation aux clients, censés vivre le moment des courses comme un moment de plaisir, le danger pour la santé publique est réel. Les autorités locales sont interpellées, sachant qu’elles auraient dû réagir depuis longtemps.Beaucoup de citoyens s’en prennent aux autorités locales qui demeurent indifférentes face à l’insalubrité qui caractérise nos marchés et nos points de vente.
Les amas de déchets dans les marchés inquiètent de plus en plus les citoyens, qui peinent à s’approvisionner dans ces conditions. Certains sont obligés de faire des kilomètres pour leurs courses dans d’autres marchés plus ou moins organisés et plus ou moins propres, ou préfèrent s’approvisionner dans les centres commerçiaux ou à défaut chez des marchands de légumes et fruits du quartier.
«Le marché hebdomadaire de Boumerdès est catastrophique» témoigne ainsi un homme natif de cette ville. «C’est un semblant de marché. Je dirais plutôt que c’est une véritable décharge ! Il y a plein d’ordures jetées pêle-mêle : les restes de fruits et légumes, cartons, sachets et boîtes s’entassent au vu et au su des autorités». Et d’enchaîner : «Je suis obligé de faire quotidiennement plusieurs kilomètres pour m’approvisionner chez les marchands de légumes et de fruits dans une localité». Mis à part certains marchés qui sont plus ou moins propres, à l’image de celui d’El-Harrach, d’Hussein Dey et de Ferhat Boussaâd (ex-Meissonier), la plupart des marchés ne dérogent pas à la règle.
Plusieurs actions menées par les vendeurs pour dénoncer un tel état de fait et tenter de protéger leur santé sont restées lettre morte auprès des instances concernées. Le marché Réda Houhou, le plus fréquenté à Alger-Centre, bien qu’il soit renommé pour la cherté des prix, ne fait pas exception. «C’est un marché bien achalandé, mais il y a toujours ce pro-blème de salubrité, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sans compter les odeurs nauséabondes qui envahissent l’endroit». L’effet de ces odeurs s’est combiné à celui des ordures du marché constituées de restes de légumes, mais surtout de déchets d’abattage d’animaux (viandes rouges et blanches) juste à la sortie de ce marché. Un vendredi, nous nous sommes déplacés au marché de Baraki, à Alger, où il était quasiment difficile de se frayer un chemin pour faire ses courses : passages entre les étals exigus, odeurs nauséabondes, divers détritus jetés un peu partout, rues étroites… Samia Lounes